Anonyme [1649], LETTRE DE LA COVR DV PARLEMENT DE THOLOSE, A LA REYNE REGENTE, Sur le sujet du trouble d’Aix & de Bordeaux. , françaisRéférence RIM : M0_1937. Cote locale : C_3_89.
SubSect précédent(e)

LETTRE DE LA COVR
du Parlement de Tholose, A la Reyne Regente,
sur le sujet du trouble d’Aix &
de Bordeaux.

MADAME,

Tant que nous auons creu
que l’authorité des charges dont
le Roy nous honore pouuoit
suffire à maintenir la paix & le
repos dans les Prouinces qu’il a
commises à nos soins, Nous
n’auons pas voulu importuner
V. M. occupée aux grandes affaires
du Royaume : Maintenant
que nous voyons augmenter

-- 4 --

le desordre aux pays de nos
voisins, & qu’il est à craindre
qu’il n’entre dans le nostre, Nous
recourons au Roy comme à la
source du pouuoir que nous
exerçons, & supplions tres-humblement
V. M. de vouloir employer.
l’authorité Royalle qui
est en vostre main, pour faire
cesser ces mal heurs. Nous
sommes enuironnez de la Prouence
& de la partie de Guyenne
qui est du ressort du Parlement
de Bordeaux ; la guerre
est allumée en ces deux
pays, & fait desia sentir sa chaleur
& sa flame dans le nostre :
L’exemple est plus fort que la

-- 5 --

Loy, le peuple le suit ; & on commence
icy de leuer des gens de
guerre sans expresses commissions
du Roy. On fait des impositions
nouuelles pour les entretenir
sur des peuples si ruinez
par les foules qu’ils ont depuis si
long-temps souffertes, que nous
ozons dire à V. M. que ceux de
la campagne ne possedent plus
rien que la vie & l’air qu’ils respirent,
& ceux des villes ne sont
gueres plus riches que ceux là :
Le peu de commerce que nous
auions auec Bordeaux & Prouence
nous est osté, & si Dieu ne
nous garantissoit
pas de la peste
de Marseille qui menace cette

-- 6 --

Prouince, & d’où elle nous vient
souuent, il ne resteroit pas vn de
ces fleaux, dont Dieu punit les
hommes en sa colere, qui ne
tombast sur nous. Faites nous,
MADAME, cette grace, &
à l’Estat, d’esteindre promptement
ces deux feux, qui pourroient
causer vn plus grand embrasement,
& qu’il plaise à vostre
bonté de donner à ces deux Prouinces
ces deux paix particulieres,
attendant la Generale, apres
laquelle tout souspire & tout espere
de vostre main ; & receuez
de nos deuoirs & de nostre zelle
au seruice du Roy & au vostre,
ces tres-humbles & tres respectueuses

-- 7 --

Remonstrances que
nous faisons à V. M. accompagnées
de la protestation de nos
tres-humbles obeyssances, & de
nostre inuiolable fidelité.

 

-- 8 --

SubSect précédent(e)


Anonyme [1649], LETTRE DE LA COVR DV PARLEMENT DE THOLOSE, A LA REYNE REGENTE, Sur le sujet du trouble d’Aix & de Bordeaux. , françaisRéférence RIM : M0_1937. Cote locale : C_3_89.