Anonyme [1652], LE MYSTERE EVENTÉ, OV LA RESPONSE A VN LIBELLE M. , français, latinRéférence RIM : M0_2523. Cote locale : B_20_49.
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Le Mystere éuenté, ou la Response
à vn Libelle Mazarin.

Nous sommes arriuez dans vne certaine
conioncture d’affaires, qu’on ne peut
sans trahir sa Patrie, souffrir qu’on publie
des libelles qui sont comme autant
d’Apologies pour le Mazarin. Pour moy ie m’imagine
que le silence est criminel en cette rencontre,
& qu’on ne peut tollerer ce procedé sans se rendre
coupable. Ce n’est pas vn moindre crime, que
de renuerser auec insolence les images de nos Temples,
puis qu’à tout homme de bien la Pattie est vne
chose sacrée. Nous deuons tout à la Patrie ce dit vn
Ancien & le Poëte,

Amor Pariæ ratione valentior omni.

Ce qui rend dautant plus cette affection legitime en
cette presente occasion, c’est qu’elle est authorisée
par la raison, ou plustost par mille raisons. L’Antiquité
nous fournit vn tres-grand nombre d’exemples
de ceux qui ont prefere le salut & la liberté de
leur pays à leur propre vie. Brutus premier Consul,
Curtius, Gentius Cippus qui se bannit soy-mesme
pour la liberté du pays, vn Publicus Decius, vn Scipion
l’Affricain, & vn million d’autres qui embellissent
les Histoires. Pour moy ie ne voy rien de si
genereux comme la réponse de Trasibule, D[4 lettres ill.]ciam



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