Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, OV LES CONFERENCES secrettes du Cardinal Mazarin auec ses Conseillers & Confidens, pour venir à bout de ses entreprises. DEDIÉ AVX PARISIENS. Nolite fieri sicut equus & mulus, quibus non est intellectus. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_1.
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dans l’extremité des affaires où nous sommes,
ie sçay bien ce que sirent les Gantois sous la
conduite d’vn Tisseran, contre leur Duc : d’ailleurs
il y a trop de Moines à Paris pour estre icy en seureté,
ie crains fort ses Lucarnes. Secondement, c’est
que dans les approches du Duc de Loraine, ie me
trouuerois enuironné de trois armées, de celle des
Princes, de celle du Duc de Loraine, & des troupes
que Paris fourniroit en estant si pres, si bien que ce
seroit ce coup-là que l’on pourroit dire, point de
Mazarin : mais la soury qui ne sçait qu’vn trou est
bien-tost prise, ie leur donneray encor bien du fil
à retordre ; car quoy que le Duc de Loraine ait promis
au Roy de prendre son party si les Princes n’en
venoient à vn accommodement raisonnable, ië
ne me fie pourtant pas à luy, car fin contre fin n’est
pas bon à faire doublure : il a bien fourbé le feu Cardinal
de Richelieu, qui estoit le plus ruzé homme
du monde, il pourroit bien aussi me ioüer vn tour
de son mestier ; c’est pourquoy i’ay a deliberer sur
vne affaire de telle importance, & veux retourner
sur mes pas vers Poictiers, où ie trouuerois plus de
seureté : & pour cét effet, ie vous prie que nous en
conferions demain.

 

FIN.



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