Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, OV HISTOIRE COMIQVE DE CE TEMPS. Contenant tout ce qui se passe, tant à la Cour qu’à Paris. CINQVIESME PARTIE. Turbatus est à furore oculus meus, inueteraui inter omnes inimicos meos. Psalm. 6. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_5.
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n’eut pas plustost acheué de parler, que le Garde
des Seaux entra auec les Milords, & puis ayant
pris leur place, Monsieur le Garde des Seaux leut
vne lettre tout bas, apres la lecture de laquelle
ayant toussé & craché plusieurs fois, il entonna
ces mots, en parlant au Deputé.

 

Vous direz à S. A. R. de la part du Roy, que
Sa Majesté ne souhaite autre chose que de donner
la paix à ses sujets, & de retourner à Paris, &
que mesme la Reine a iuré par Mazarin, que si
S. A. R. fait vn pas pour la paix, qu’elle en fera
quatre.

Le Deputé tournant la teste dit tout bas, ce sera
donc en arriere.

Monsieur le Garde des Seaux adjousta qu’il
falloit enuoyer des Deputez pour la traiter, & que
le Roy donneroit toute sorte de satisfaction, &
eux de mescontentement sur ce sujet.

Le Deputé payé de cette monoye s’en retourna.

Cependant il arriua à la Cour vn autre grabuge,
Mons. le Chancelier, que Sa Majesté auoit mandé,
ayant sceu qu’il estoit du Conseil de Mons. le
Duc d’Orleans, vint en diligence, mais voulant
prendre sa part de la mouture des affaires du Conseil,
Mons. le Garde des Seaux luy disputa, si bien
que dans le Conseil, sur vne Requeste de Committitur,
ils en penserent venir aux prises en s’eschaufans
de paroles, Mons. le Chancelier luy dit, qu’il



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