Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, OV HISTOIRE COMIQVE DE CE TEMPS. Contenant tout ce qui se passe, tant à la Cour qu’à Paris. CINQVIESME PARTIE. Turbatus est à furore oculus meus, inueteraui inter omnes inimicos meos. Psalm. 6. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_5.
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ie serois à cul, comme les putains de Bourges : mais
maintenant que ie vous vois les plus forts, que
nous sommes beaucoup plus que le Mareschal de
Turenne, il ne tiendra pas à moy, que l’on l’ameine
coucher à Paris, & si l’on donne combat,
l’on me verra aller à la teste pour le seruice de
Vostre Altesse.

 

Monsieur le Duc d’Orleans le remercia fort
ciuilement de ses belles offres, & le pria de continuer
cette resolution.

Enfin Messieurs de Paris, commencent à se réueiller
à la venuë de ses troupes, ils enragent de se
battre quand ils ne voyent personne, l’on croit
tous les iours donner la bataille, & Messieurs les
Volontaires Bourgeois, se viennent offrir à Monsieur
le Prince, promettant de faire aussi bien
qu’au Faux-bourg Saint Antoine, on les reçoit
ciuillement, on leur donne esperance d’en descoudre
bien-tost : Monsieur le Mareschal de Turenne
se sentant le plus foible, s’estoit retranché
comme vn renard, il s’estoit saisi d’vne eminence
& de Villeneufue S. George qui estoit au bas,
Monsieur le Prince estoit deça à Limé, entre les
riuieres de Marne & de Seine. Monsieur le Duc de
Loraine estoit à Monjeron sur le bord d’Yerre, &
Monsieur le Duc de Vvittemberg à Grosbois, si
bien qu’il estoit inuesti en forme de croissant, il
estoit pris comme dans vn bled, car il ne luy restoit



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