Anonyme [1649], DIALOGVE CONTENANT LA DISPVTE ET L’ACCORD DE LA PAIX, ET DE LA GVERRE. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1073. Cote locale : C_2_53.
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Vous le pendez à vne eschelle
Luy mettant en bas la ceruelle
Et le contraignant d’aualer
Du vin qui ne sçauroit couler.
Ainsi d’vne mode cruelle
Il boit vne santé mortelle.
Vous sçauez mille inuentions
De gehennes, & de questions
Non pour découurir des complices
Ny pour le chastiment des vices
Mais pour du michon seulement
Qu’on nomme guelde en allemand.
Quoy que vous soyez tant voleuse
Vous n’estes pourtant qu’vne gueuse,
Et le drille apres tant de maux
A recours à nos hospitaux.
Tous les iours i’en voy dans l’Eglise
Qui n’ont presque point de chemise
Auec vne iambe de bois
Et mesme auec deux quelquefois,
Demander de leurs voix tremblantes
L’aumosne à de pauures seruantes
Sans pouuoir allonger le bras
Car bien souuent ils n’en ont pas.
Ainsi toutes les algarades
Les brauours, les fanfaronades
Qu’ils faisoient dans l’enrollement
Se changent en ce compliment.

 

La Guerre.

 


C’est mon, Madame, la coquette
Vrayment ie ne suis qu’vne beste
Mes soudarts sont de vrays cheuaux
D’endurer pour vous tant de maux
De s’exposer aux canonades
Aux bombes, cercles, & grenades
Pour vous procurer le plaisir
De vous bien chauffer à loisir,
Et d’aiuster vos Damoiselles
Pour les liurer aux Maquerelles
Qui les liurent aux Damoiseaux

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