Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu. l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_4.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 37 --

contre leur liberté, & que i’executay heureusement
contre les sentimens de tout le monde,
& auec la satisfaction generalle des Parisiens
qui triomphoient d’entendre l’emprisonnement
de celuy que i’auois fait passer secretement
dans leur esprit, pour l’vnique autheur
de la cherté, par l’empeschement du transport
des bleds.

 

Le Parlement est bien composé de beaucoup
de bonnes testes : mais ie les deffie tous tant
qu’ils sont, de gouuerner plus iudicieusement,
& de pousser plus vigoureusemẽt vne intrigue ;
pourquoy est ce donc qu’il s’en prend à m’a
conduite, puis qu’elle est si prudẽte ? pourquoy
trouuent ils tant à redire dans mes entreprises
puisque ie les sçay si fortement establir à mon
aduantage. I’aduouë bien que ie fis vn faux pas
dans ma conduite, que de ne m’asseurer pas des
Duc de Boüillon & Mareschal de Thurenne,
par la iuste apprehension que ie deuois auoir
que leurs interests seroient pour les ietter dans
les partis des mescontens, & que les troubles de
Guienne leur pourroit ouurir vne porte pour
entrer auec ses peuples oppressez dans le nombre
des demandans : Mais outre que toutes
les preuoyances sont impossibles, ie m’estois
encor assez raisonnablement imaginé,
que si la peur d’encourir la haine publique en



page précédent(e)

page suivant(e)