Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu. l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_4.
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par la necessité de m’asseurer des trois freres,
& par la difficulté de les pouuoir faire trouuer
tous trois au Palais Royal, attendu que le
Duc de Longueuille pretextant ses gouttes, à
la veritable raison qu’il auoit de ne s’engager
pas auec ses beau freres dans la poursuite de
l’accusation du Duc de Beaufort, faisoit pour
lors son seiour à Chailliot. Neantmoins ie trauaillé
si heureusement pendant quelque temps,
à me mettre bien dans l’esprit du Duc de Longueuille,
tant par les offres de seruice, que par
les protestations d’amitié que ie luy faisois faire
tous les iours, que ie l’obligeay enfin de venir
à Paris, sous l’asseurance que ie luy donné
que la Reyne auoit accordé le breuet de Duc
au Marquis de Beuvron son nepueu.

 

Pour cét effet ie le persuadé qu’il falloit prendre
le temps de la maladie du Duc d’Orleans,
qui feignit, à mon instance, vne indisposition.
afin de venir au Conseil, où ce breuet deuoit
estre expedié ; cependant que ses deux beaux
freres prendroient à mesme temps l’occasion
de venir visiter la Reyne dans son indisposition
continuée par feinte le Dimanche, le Lundy,
& le Mardy, & d’estre ensemble les tesmoins
du nouuel honneur, que le Marquis de Beuvron
deuoit receuoir ; mais en effet, les veritables
sujets de l’entreprise, que i’auois concertée



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