Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : B_20_11.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 3 --

LE MANIFESTE
DV CARDINAL
MAZARIN.

IE ne trahirois pas moins le deuoir de ma conscience,
que les interests de mes successeurs
dans le Ministre d’Estat ; si pour rompre le torrent
des inuectiues qu’on fait tous les iours, pour
décrier ma conduitte, ie n’opposois fortement
les inuincibles motifs qui m’ont porté à l’execution
de toutes mes entreprises ; & qui me iustifieront
infailliblement dans l’idée de tous ceux
qui voudront conclurre par vne consequence necessaire,
tirée de mon raisonnement, que ie ne
me suis iamais reglé en pas vn de mes desseins que
sur les maximes des plus grands Politiques du
monde ; & que ie deffie les plus sages de pouuoir
se maintenir dans le rang où mes bons destins
m’auoient esleué, à moins qu’ils n’adorent les maximes
souueraines, que i’ay tousiours reconnu
pour les intendantes & les œconomes d’vne haute
fortune. Il est vray que la creance generale qu’on
a que mes fautes ne sont pas seulement capables
de soustenir vn beau déguisement, fera rebuter le
dessein que i’ay de les excuser ; & que l’idée pretenduë
ou veritable de mes fourberies, iettera



page précédent(e)

page suivant(e)