Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : B_20_11.
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Ces grandes couruées, quelque desauantageuses
qu’elles parussent à ma gloire, bien loing
de rebuter mon ambition, m’inspirerent plus
puissamment le dessein d’agrandir ma fortune,
par le rehaussement de mon neueu Mancini, &
par le mariage de mes trois nieces, que ie destine
d’abord aux Dues de Mercœur, de Candale & de
Richelieu, sur la creance que i’auois qu’estant appuyé
de la Reine & du Duc d’Orleans, ie n’auois
qu’à gagner le Prince de Condé pour en faire
reüssir l’execution au gré de mes desirs.

Pour cét effet, la necessité de fauoriser les
violances du Duc d’Espernon, contre le sentiment
du Prince de Condé, que le caprice ou
l’ambition firent declarer pour le repos de la
Guyenne, me fit ressentir la premiere contradiction
de mes entreprises ; qui fut suiuie de bien
pres du mespris que ce Prince faisoit de se demettre
de la charge de Grand Maistre de la Maison
de France en faueur de Mancini, en eschange
de celle de Connestable, dont ie luy donnois
asseurance par le Duc de Rohan ; & du dessein
qu’il prit incontinent apres de fauoriser le Mariage
de Madame de Pons auec le Duc de Richelieu,
que i’auois destiné depuis si long-temps
à la troisiesme de mes nieces ; & de s’opposer à
l’alliance que ie pretendois à la maison de Vandosme,
pour ne perdre point les esperances de



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