Anonyme [1652], LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS, AVEC LES CONSPIRATIONS DV Cardinal Mazarin, découuertes par son Altesse Royale, enuoyées aux bons François. ET LA PRISE DE QVATRE cent Casaques. , françaisRéférence RIM : M0_2366. Cote locale : B_5_50.
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Conseils, l’Estat se verroit bien-tost dans sa ruine,
ie vous demande que seroit maintenant la
France, si les violences entreprises contre le Roy
de Nauarre, & le Prince de Condé sous François
II. à Orleans, eussent esté executées sans
vne prouidence particuliere qui conserua leurs
personnes, contre la rage de leurs ennemis qui
auoient vsurpé l’authorité du Roy : la Couronne
seroit demeurée sans legitime successeur, & bien
loin de voir nostre ieune Monarque sur le Throne,
la France seroit auiourd’huy la proye des
vsurpations & des reuoltes. Il est non seulement
honteux aux Officiers de la Couronne de s’attacher
auz interests d’vn Ministre Estranger, &
d’vn Conseil composé de ses agens & pensionnaires,
contre ceux d’vn Prince du Sang : qui a
porté si loin les bornes de vostre Empire. Mais
encore ignominieux à des François d’abandonner
vn Prince Innocent, pour soustenir celuy du
perturbateur du repos public, & du persecuteur
du sang de leur souuerain. Ie ne me puis assez
estonner qu’il se trouue des ames si basses. Mais
cette lacheté reprochable à nostre nation ne
s’est remarquée que depuis l’iniuste eleuation des
fauoris. I’ay moy mesme souffert vne persecution
de dix sept ans par le plus orgueilleux fauory qui
ait abusé des faueurs Royalles.

 

Mais comme mes interests ne m’ont iamais
fait perdre le repos, n’y n’ay voulu troubler l’Estat



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