Anonyme [1652 [?]], LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE DVC DE GVISE. Touchant les particularitez de son emprisonnement, & les raisons de sa ionction auec Monsieur le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_2369. Cote locale : B_8_39.
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que ceux des peuples. Mais qui ne s’estonneroit pas
si ie m’engageois à quelque autre party, pendant que
ie voy que tous les Princes de l’Estat sont dans le sien,
& qu’il n’y a que certains broüillons qui grossissent
celuy du Mazarin, sur l’asseurance qu’ils ont que
son rehaussement sera celuy de leurs fortunes particulieres ;
& qu’il ne pourroit décheoir de ses pretentions,
sans leur en faire partager les incommoditez
par l’impuissance qu’il auroit de contribuer dauantage
à leur eleuation. Il est vray que la presence de
sa Majesté sembleroit du moins apparemment iustiffier
l’iniustice de ce party, si ceux qui l’y voyent
innocemment en gagée, ne sçauoient parfaitement
que c’est la premiere vsurpation de la Regence, laquelle
s’en estant emparée contre toutes les loix de
l’Estat à la faueur de la simplicité de son age, ne peut
aucunement s’en preualoir, pour pretendre iustement
luy faire donner des Declarations, contre
ceux qui se sont rangez dans vn autre party. Ainsi
tous les Princes se trouuant raisonnablement choquez
de cette tirannique vsurpation d’vn droit qui
leur estoit adjugé par les loix, ne iustiffient que trop
l’armement de ceux qui les seconderont, pour tascher
de redonner le repos à la France en ostant le
Roy d’entre les mains de ceux qui s’en sont saisis
pour la troubler plus heureusement.

 

On auroit quelque sorte de raison de soupçonner
d’infidelité, la montre que ie fais d’vne generosité
desinteressée, si ie pretendois absolument que la consideration
de mes interests particuliers, n’en partageroit



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