Anonyme [1652 [?]], LE MANIFESTE DE MONSEIGNEVR LE DVC DE GVISE. Touchant les particularitez de son emprisonnement, & les raisons de sa ionction auec Monsieur le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_2369. Cote locale : B_8_39.
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ne me monstre que trop que ce mauuais Ministre
qui en auoit surpris la simplicité par ses artifices
sçauoit deguiser si adroitement le bon ou le mauuais
estat des affaires qu’il le faisoit enuisager par
leurs Maiestez au gré de ses caprices ; & la haine generale
qu’il a fait éclater pendant ma detention, contre
touttes les maisons des Princes, de Condé, de Vandosme,
d’Angoulesme, d’Orleans, de Lorraine, &
de Sauoye, desarme tous mes ressentimens, pour me
contanter de dire que ce fauory, qui meditoit le dessein
d’establir sa tirannie sur les testes des peuples,
vouloit premierement enleuer les testes de ceux,
que leur iustice & leur naissance deuoient obliger de
ne souffrir pas les iniustes progrez de son ambition.

 

Cependant ie ne l’aissois pas de crier assés haut
dans ma prison, pour m’efforcer de faire retentir
mes plaintes, aux oreilles de sa Maiesté, dont ie faisois
constamment solliciter la iustice par l’entremise
de ceux qui estoient interessés à mon eslargissement ;
Mais les Obstacles de cet insolent Ministre ;
(qui pour adiouster l’outrage à l’iniustice disoit en
se riant que ie serois bien aize de voir & de seiourner
dans l’Espagne) faisoient auorter routes leurs plus
belles intentions : & tirer ma deliurance en vne si
prodigieuse longueur, que ie n’y voyois plus desperanee
iusqu’à la conclusion d’vne paix generalle ;
a moins que le Ciel s’interessant à me faire rendre iustice
par la faueur de quelque coup extraordinaire,
ne rompit luy mesme les fers, qui captiuoient iniustement
ma liberté depuis tant d’années.

L’assouuissement de mes desirs a de beaucoup
precedé mes esperances, parce que les conionctures



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