Anonyme [1652], LE MANIFESTE DE LA VILLE D’ORLEANS PRESENTÉ A SON ALTESSE ROYALE, Où il est monstré que pour auoir bien tost la Paix, il est necessaire de se declarer contre le Mazarin, à l’imitation des habitans de ladite Ville d’Orleans. , françaisRéférence RIM : M0_2361. Cote locale : B_16_52.
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France estant certain que ceux qui peuuent se
deffendre des attaques de ce Sicilien comme les
habitans d’Orleans, seroient coupables de tous les
malheurs de l’estat qui suiuroient infailliblement
le restablissement du Mazarin, si par vne timidité
(digne d’vn perpetuel esclauage) Ils le reçoiuent
sous quelque apparence que ce soit, par ce que le
plus asseuré chemin de cet ennemy de l’estat pour
venir a bout de ses pernissieux desseins qui ont
pour but la totale desolation de la Monarchie &
d’esleuer sa fortune sur le debris de celle de tous les
Frãçois : C’est que l’insensibilité des peuples soit au
poinct de tout souffrir & ne dire mot ; Ce qui seroit
le cõble de la plus grande lascheté qui ait iamais
paru aux yeux des hommes, & de laquelle les
veritables François tels que les habitans d’Orleans
ne sont pas capables, il ne sera iamais dit qu’il ayẽt
espaullé Mazarin pour luy facilliter ses entreprises
& luy donner moyen de se gorger du sang de leurs
freres, la mort leur seroit beaucoup plus aggreable
que de voir vn tel exceds de malheur arriuer,
bien loing d’en estre participans par vn damnable
consentement aux volontez du Mazarin.

 

Mais ce qui se trouue d’admirable auiourd’huy,
c’est la resemblance qu’il y a du present
au passé, parce que comme tout ainsi que les plus
grands maux dont cet Estat ayt esté affligé, soit



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