Anonyme [1652], LE MANIFESTE DE LA VILLE D’ORLEANS PRESENTÉ A SON ALTESSE ROYALE, Où il est monstré que pour auoir bien tost la Paix, il est necessaire de se declarer contre le Mazarin, à l’imitation des habitans de ladite Ville d’Orleans. , françaisRéférence RIM : M0_2361. Cote locale : B_16_52.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

Citoyens, en quoy ils furent secondez du bras
victorieux de Ieanne la Pucelle, depuis cette desroutte,
les affaires des Anglois allerent tousiours
de mal en pis, en sorte que les armes de Charles
VII. qui auoient au precedent tousiours ployé
deuant celles de ses ennemies furent de là en auant
accompagnées d’vn tel bon heur, que l’entiere expulsion
des Anglois s’en ensuiuit, par le moyen
dequoy ce Roy rasseura son throsne qui auoit esté
extremément esbranlé ? si bien que l’on peut dire
que cessant cette heureuse iournée en laquelle les
habitans d’Orleans se signalerent tellement que
l’histoire remarque que leurs efforts furent au delà
du pouuoir humain, le reste de l’Estat estoit en
proye à l’estranger qui auroit infailliblement
triomphé de nostre liberté.

 

Il ne faut pas s’estonner si ces braues compatriotes
suiuants les traces de leurs genereux ancestres
s’opposent auiourd’huy si vigoureusement au
restablissement du Tyran Mazarin, puis qu’ils
ont tousiours fait profession de l’honneur, lequel
est incompatible auec la lascheté, de laquelle ils ne
pourroient esuiter d’estre accusez si par vne vaine
complaisance ils receuoient dans l’enceinte des
murailles de leur ville la personne du Mazarin,
qui a esté prescript comme vn infame par la bouche
mesme du Roy, & par tous les Parlemens de



page précédent(e)

page suivant(e)