de nobles qualitez qu’elle possede, que si au contraire
le Mazarin y auoit esté bien receu. Cela auroit
donné le bransle au reste du Royaume, & sans
doute donné ouuerture à son restablissement dans
la Ville capitalle, & d’autant plus facilement qu’il
n’est pas entierement decredité dans icelle, au lieu
que l’on peut esperer que cette fille aisnée ne sera
pas moins courageuse que sa cadette, & que s’ensuiuroit-il
de ce funeste restablissement, sinon vn
bouleuersement general par l’oppression que
grands & petits resentiroient des vengeances tyranniques
que le Mazarin exerceroit cruellement
sans exception de qui que ce soit, en violant toutes
les loix qui sont les fondemens & principes du
throsne, duquel peut estre il s’empareroit & mettroit
la France à l’esclauage.

Mais comme la ville d’Orleans seule ne pourroit
pas combattre & terrasser le party Mazarin, il
est absolument necessaire pour éuiter les grands
maux qui menacent l’Estat, si on laisse grossir
d’auantage les forces de ce party, que non seulement
toutes les Villes de France rebuttent hardiment
le Mazarin, mais encores qu’vn chacun
en particulier concourre pour la defaite de cette
maudite engeance, à quoy l’on est d’autant plus
obligé d’entendre qu’il y va de l’interest du public,