Anonyme [1652], LE MANIFESTE DE LA VILLE D’ORLEANS PRESENTÉ A SON ALTESSE ROYALE, Où il est monstré que pour auoir bien tost la Paix, il est necessaire de se declarer contre le Mazarin, à l’imitation des habitans de ladite Ville d’Orleans. , françaisRéférence RIM : M0_2361. Cote locale : B_16_52.
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toutes les bonnes villes de l’Estat, dans cette imagination
que ne pouuant raisonnablement en refuser
l’entrée à sa Maiesté, consequemment il y entreroit
auec elle, & par ce moyen triompheroit<lb/> apparemment en despit de tout, mais les François
& particulierement les Habitans d’Orleans
sont trop bien informez des deuoirs qu’ils
doiuent à leur Roy, vers lequel ils n’ont iamais
manqué de respect, & toutes les fois que sa Maiesté
voudra y entrer sans le Mazarin, elle y sera receuë
auec tous les applaudissemens qu’vn peuple
zelé pour le seruice de son Prince, a accoustumé
de faire en pareille occasion, & pour preuue de
cela, il ne faut que considerer l’amour qu’ils firent
paroistre à sa Maiesté quand elle y entra la derniere
fois en faisant son voyage de Berry, ce qu’ils sont
tousiours prests de reïterer, & auec plus d’affection
s’il leur estoit possible, pourueu qu’il n’y ait point
de Mazarin.

 

Les Habitans d’Orleans estiment que le seruice
qu’ils rendent à l’Estat en reiettant le Mazarin, n’est
pas moins considerable que celuy qu’ils luy rendirent
par la déroute des Anglois, car si cette defaitte
empescha le throsne de tomber, ce refus fait à
Mazarin, fait qu’il ne se preuaudra pas de la conqueste
de cette florissante ville ; considerable par tant



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