Anonyme [1651], LE MANIFESTE DE LA REINE REGENTE ET DE MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS Touchant la disgrace du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2358. Cote locale : D_1_49.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

que de se faire reconnoistre pour tel dans l’idée de
tous ses Peuples, sera bien aile de se seruir du conseil
qui luy sera fourny par celuy-là mesme, qui
seruoit d’intelligence à la conduitte de la Regente
sa mere, & de se reposer sur luy auec moins de
soubçon de puerilité, de tout le gouuernement
de l’Estat, empruntant mesme vn assez raisonnable
preiugé de sa suffisance, du iugement que sa
mere en aura fait, en luy laissant constamment la
direction de la Monarchie.

 

Ce raisonnement, quoy que tres veritable,
sembleroit neantmoins encor vn peu trop obscur,
si ie ne l’estallois plus longuement pour le faire paroistre
plus en son iour : Pour cét effet apres auoir
presuposé la Reine & Monsieur le Duc d’Orleans
non moins que le Cardinal Mazarin dans la dependance
des volontez absoluës du Roy Majeur,
ie croy premierement que ie puis auancer sans temerité,
que Monsieur le Duc d’Orleans n’estant
plus necessaire à la Reine & à Mazarin pendant la
Maiorité, comme il est maintenant pendant la
Minorité, passera par consequent pour importun
dans leur esprit ; & cet idée qu’ils auront de son
impuissance à leur pouuoir desormais rendre aucun
seruice, les iettera dans vne si foible indifference
de sa faueur, qu’ils ne se mettront plus en
peine de la menager auec tout le soin, qu’ils sont
obligez maintenant d’auoir, par la necessité de



page précédent(e)

page suivant(e)