Anonyme [1651], LE MANIFESTE DE LA NOBLESSE QVI S’EST IETTEE DANS LE PARTY du ROY, sous la Conduite de Monseigneur le PRINCE. Où les veritables Desinteressez verront dans la suitte d’vn beau raisonnement, que les Seigneurs & les Gentilshommes qui se sont declarez pour Monseigneur le Prince, sont les veritables Seruiteurs du Roy. Et hoc etiam vidente & ringente inuidia, Sen. lib.2. de Benef. , françaisRéférence RIM : M0_2357. Cote locale : B_6_15.
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Apres ce raisonnement peut il estre de maluisé
qui ne rougisse de n’auoir tousiours crû que
la Noblesse qui s’est déuoüée au party de M. le
Prince, est la seulle des-interessée, & la plus genereuse
& fidelle de cét Estat. Mais quand on
vient à considerer la conduite de M. le Prince
dans sa retraite, & celuy de la Cour dans sa povrsuite,
n’a-t’on pas grand sujet de iustifier la Noblesse
qui s’est attachée à la deffence de cèt Illustre
Prince : & de croire que le Roy majeur n’est
point le premier mobile de c’est iniuste dessein
que dans l’apparence ; c’est à dire en tant qu’il s’y
trouue engagé à suiure les conseils de ceux, lesquels
abusant de la simplicité de son âge par la
grande sujection à laquelle ils l’ont accoustumé
depuis le berceau, luy persuadent fort facilement,
mesme que leurs passions sont les veritables
interests de sa Majesté.

Car si la Cour n’eut point eu aucun mauuais
dessein contre M. le Prince lors qu’il se retira de
Paris, il me semble qu’elle pouuoit bien facilement
faire voir à toute la France, que le mescontentement
de ce Prince n’estoit fondé que sur
des raisons pretextées ; si, sans le poursuiure viuement
comme elle a fait, & sans dégarnir pour cét
effet les frontieres, elle l’eut laissé retirer dans
quelqu’vn de ses Gouuernemens ; ou, n’ayant
point aucune raison de se retrancher contre les
poursuites de ces ennemys, qui n’eussent seulement



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