Anonyme [1649], LE LYS FLEVRISSANT CVLTIVE PAR LA PAIX. , français, latinRéférence RIM : M0_2337. Cote locale : A_5_22.
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tracer des panegiriques ; vous peintres, & vous Sculpteurs
occupez vos couleurs, & vos cizeaux, vostre
toille & vostre cuiure pour ces Princes genereux.
Vous Poëtes de qui la plume a lancé mille traicts satiriques
en ces conionctures funestes changez vos
calomnies en eloges, inuoquez toutes vos Muses
pour chanter en l’honneur de ces vaillans Cesards.
Quant à moy, ie ne me lasseray iamais de temoigner
par ma prose, & par mes vers l’estime que ie fais d’eux,
& leur ayant consacré toutes mes affections, ie veux
ioindre tous les iours de nouuelles marques de mon
zele, à celles que i’ay des-ja publiées. Eleuez des arcs
de triomphe à vostre Prince, & croyez que son regne
ne sera pas moins heureux que celuy de Numa Pompilius
chez qui le Temple de la guerre fut fermé durant
l’espace de plus de quarante-deux années. Paris
ton vaisseau ne sera plus batu par la tempeste, & l’on
peut dire que l’orage l’a ietté auiourd’huy dedans le
port. France il est temps de poser les armes, & si tu
les reprens que ce ne soit plus que contre les ennemis
de dehors. Apprend par les maux que tu as soufferts
durant le tumulte, qu’il n’y a rien de plus pernicieux
en vne Cité que la diuision, & que le plus meschant
citoyen est celuy qui desire la guerre ciuile. C’est
ce que l’amour que i’ay pour toy m’oblige de te dire :
ie le crie donc encore vn coup à haute voix, ô ma
chere Patrie, afin que toutes tes Prouinces l’entendent,
tend les bras, & ne souffre plus qu’elle s’absente
de chez toy, puis cét esloignement seroit le plus


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