Anonyme [1649], LE HEROS PARISIEN AVX VRAIS FRANÇOIS , françaisRéférence RIM : M0_1627. Cote locale : C_5_50.
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de colere, briller vos yeux de fureur, & animer le reste
de tous vos autres membres à leur viuacité sur accoustumée ;
que ce soit pour assouuir vostre ressentiment,
dans le sang d’vn si temeraire : pour ne pas oublier, de
qui vous estes nais, & pour vous ressouuenir du nom
que vous portez : de ce Nom iadis si formidable à vos
ennemis, si considerable à vos alliez, & si recommendable
pour vous-mesmes : De ce Nom qui a fait rendre
des Villes, subiuguer des Prouinces, trembler des
Empires : qui a passé iusqu’aux Nations les plus estrangeres :
s’est fait iour entre les peuples les plus feroces,
& s’est acquis la gloire des plus grands hommes qui
parurent iamais. Ha ! Cesar, où est ce temps que
vous appelliez le tumulte François la guerre, que
nous vous liurions, pour sa vigueur, que vous n’apprehendiez
rien tant à vos Romains, que nostre courage :
& que vous vous contentiez de nos petites forces,
pour vous rendre Maistre absolu d’vn Empire si
grand : Ce temps n’est plus (Cesar) & ces François
sont encore : les voilà, qui sensiblement touchez au
cœur des glorieux exemples de leurs braues ayeuls,
r’allument ce feu tout brillant de leurs esprits comme
à demy amorty sous les cendres de leurs miseres :
les voilà, qui ont honte d’auoir tant demeuré, qui
renflamment ce cœur tout seigné d’vne nouuelle colere,
& qui crient de si a tout haut, qui les veut conduire,
& où il faut aller : n’est-il pas vray (François) y
a-t’il quelqu’vn d’entre vous qui voulut me démẽtir de
ce que ie viẽs de dire, qui ne reconnut pas d’ingenuitẽ
de mes sentimẽs, & qui n’apperceut pas que ce que i’ay


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