Anonyme [1652], LE GVIDE AV CHEMIN DE LA LIBERTÉ FAISANT VOIR. I. Que les François sont traitez en Esclaues. II. Qu’ils ont droit de tout faire pour sortir d'Esclauage. , français, latinRéférence RIM : M0_1534. Cote locale : B_3_23.
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Video meliora proboque,
Deteriora sequor.

Il nous seroit pourtant plus aisé de courir dans
le chemin de la liberté que d’aduancer encore
long-temps dans celuy de la seruitude. Nous n’auons
qu’à faire demy tour à droict, & nous y voilà.
Si nous voulons la liberté entiere, nous la pouuons
recouurer : i’entends par cette liberté l’establissement
des Loix & de la Iustice, qui ne peust
estre que par le changement, ou plustost par vne
abolition entiere de ce nombre infiny d’Officiers
de chiquane & de monopole. Par cette liberté
i’entends la deliurance des Imposts que la tyrannie
a mis sur les necessitez de la vie. Par cette liberté
i’entends la securité de la vie & de nos biẽs,
la franchise ou l’exercice paisible du commerce
sans lequel les hommes ne se peuuent entretenir.
En vn mot par cette liberté i’entends vne independance
de la domination arbitraire des plus
forts & des plus puissans, constituant le salut du
public pour souueraine Loy, ayant pour reigle
du gouuernement ces deux maximes.

I. Que tout homme qui viura sans faire tort à son
prochain ny en sa vie ny en ses biens ny en son honneur
sera tenu pour Citoyen & protegé.

II. Que nul de quelque condition ou dignité qu’il soit
ne pourra impunement nuire a aucun suject, ou en sa



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