Anonyme [1652], LE GVIDE AV CHEMIN DE LA LIBERTÉ FAISANT VOIR. I. Que les François sont traitez en Esclaues. II. Qu’ils ont droit de tout faire pour sortir d'Esclauage. , français, latinRéférence RIM : M0_1534. Cote locale : B_3_23.
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ceux que les interests publiques ne touchent
point, Tantum ex publicis malis sentimus quantum
ad priuatas res pertinet : mais croyons nous que
dans la ruine de toute la France, la nostre n’y soit
pas comprise ? Trouuons nous vne grande consolation
dans nos miseres, d’auoir beaucoup de
semblables ? Certes il vaut mieux par vn effort
genereux se faire quitte pour vne bonne fois des
Tyrans & de la tyrannie.

 

Nous auons besoin d’vn guide au ehemin de
la liberté, vn chacun en sçait le chemin, il est
court, il n’y a pas demi iournée, voire pour deux
heures de chemin. Quelques vns disent qu’il y a
dix-sept cens mil Clochers en France, que prenant
vn homme de chaque Parroisse, on feroit
vne Armée effroyable, qui destruiroit le Mazarin
& tous les supposts du Mazarinisme ; mais ce
chemin me semble trop long, encore n’est il pas
bien asseuré : car plusieurs de ceux qui sont en
toutes les Parroisses sont Mazarins. D’autres ont
proposé que puis que l’on a promis cinquante
mil escus à quiconque representeroit le Mazarin
mort ou vif à Iustice, on n’auroit qu’à mettre les
cinquante mil escus entre les mains d’vn homme
genereux, & qu’en donnant vn escu à ceux qui le
voudroient suiure, il trouueroit cinquante mil
hommes dans Paris qui prendroient les armes



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