Anonyme [1652], LE GVIDE AV CHEMIN DE LA LIBERTÉ FAISANT VOIR. I. Que les François sont traitez en Esclaues. II. Qu’ils ont droit de tout faire pour sortir d'Esclauage. , français, latinRéférence RIM : M0_1534. Cote locale : B_3_23.
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taille, fut Chilperic, lequel exigeoit pour arpent
de vigne vn septier de vin, & à proportion du
reste, c’est à dire le trentiesme de chaque dentée.
Cette Taille fut imposée à la persuasion de Fredegonde
pour entretenir son luxe ; mais elle ne
continua pas beaucoup d’années, le Roy ayant
perdu ses enfans, quelques Euesques & saincts
Personnages luy firent entendre que Dieu estoit
courroucé contre luy, & l’auoit priué de successeur,
à cause qu’il auoit vsurpé le bien de son peuple,
& deslors il osta la Taille.

 

Dans la seconde race, Pepin fils de Charles
Martel, voulant releuer l’authorité Royale, laquelle
estoit presque aneantie par la foiblesse &
insufisance des Meroüingiens, trouua le moyen
d’affermir son authorité par la decharge des taxes
& imposts, par lesquels Childeric auoit encouru
l’indignation des Francois, & par sa valeur & sage
conduite, à l’ayde des Papes, s’establit dans le
Thrône. Et Charlemagne conquist l’Empire par
la valeur des Frãcois, sans que le peuple fut vexé de
Tailles, & sans qu’il falut mesme soldoyer ses
gens de guerre : car ayant distribué les terres, vn
chacun estoit tenu de seruir à ses despens, sans
viure sur Iacques bon homme. La Monarchie
Françoise fut remise entre les mains de vrais Gaulois,
lors que Hugue Capet descendu d’vne ancienne



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