Anonyme [1650], LE GRAND COVRIER OV LE CELEBRE DEFENSEVR DV MARDY GRAS, ET SON DIALOGVE AVEC gros Guillaume, le Dodelu, & Frippe-sausse. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_1_48.
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lors qu’il auoit beu, & pour cette occasion il se
disoit estre semblable à l’encens, à qui la chaleur fait
rendre la bonne odeur, qui sans cela demeureroit inconnuë.
Il donne aux Poëtes les graces que l’on void
dans leurs vers.

 

 


Rimeurs abandonnez l’eau de vostre fontaine,
Quand vous voulez tracer quelques Vers
esclatans.
L’eau d’Hypocrene esteint la chaleur de la veine,
Et rend les vers sans grace, & ne durent long-temps.

 

Ma foy, ie suis au bout de mon rolet, & ie ne sçay
plus que dire sur ce suiet, Apprestez-vous seulement à
bien receuoir le Mardy gras, son Courier nous aduertit
qu’il s’approche. Messieurs, pour moy i’en suis tres
aise, comme vne personne qui se destine à faire vie entiere,
& à boire à vos santez.

Gros Guillaume.

Ie suis d’aduis que nous allions au gros tournois
pour y faire carousse.

Le Dodelu.

Ie vous y accompagneray volontiers, allons y auec
Monsieur le Courier du Mardy gras, & attendons
en beuuant l’arriuée d’vn iour si heureux ; Allons, &
que chacun dise auec moy apres auoir beu, cela s’entend,
Viuat, & qu’on le dise souuent à haute voix, &
si haut, que chacun l’entende, Ie m’imagine que vous
ne vous y espargnerez pas, & que vous auez aussi bonne



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