Anonyme [1652], LE GRAND COMBAT DV PARLEMENT, ET DV CONSEIL DV ROY, Proposez par le Cardinal de Retz, à son Altesse Royale, sur le retour du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1506. Cote locale : B_10_15.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 4 --

establissant ces grandes Compagnies, comme les
Ostages de leurs affections, & les Sacrees Depositaires
de leur repos, & de leur salut. Tant que cet ordre
a duré, & qu’il a esté inuiolable l’on n’a iamais
veu que d’heureux succez, c’estoit autant de lumieres
qui se reflechissoient sur la Maiesté Royalle comme
les Rayons sur le corps du Soleil, & qui la faisoient
paroistre auec plus d’esclat : mais depuis qu’on
s’est dispencé de cette belle Police, & que par vne
illusion dans la Politique, l’on a voulu faire tout
passer de puissance absoluë, c’est pour lors que les
Rois se sont ruinés eux mesme, parce qu’ils ont osté
ce temperamment, & cette chaisne qui les vnissoit
auec leurs Peuples, & qui conseruoit l’amour des vns
& la soumission des autres. Ce desordre public n’a
point dautre principe que l’ambition des Ministres
& des Fauoris, ausquels nos Princes ayant abandonné
la conduitte de leurs Estats, & toute leur auctorité,
ils ont tres mal vsé d’vn pouuoir qui ne leur
appartenoit pas.

 

C’est vne chose estrange, que parmy le mal heur
public, il se trouue encore des ennemis si coniurez,
contre la tranquillité des hommes, que leur plus grandeioye
soit la douleur des particuliers, des monstres
qui voyant souspirer la France, voudroient voir mourir
les Parlement & les Generaux qui les secondent,



page précédent(e)

page suivant(e)