Anonyme [1649], LE GRAND BREVIAIRE DE MAZARIN, REFORMÉ A L'VSAGE ET VTILITÉ DE LA FRANCE, PAR NOSSEIGNEVRS DE PARLEMENT , français, latinRéférence RIM : M0_1505. Cote locale : A_3_16.
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autre Adonis, s’il n’auoit le nez si puant, lors que
son Eminence est bien parée, voicy qu’vn de ses
Gentilshommes luy porte vn boüillon, dont le
prix excede la valeur de son patrimoine, & pour
finir ses Matines il fait commemoration de ses
Vierges, qui sont ses deux Niepces qu’il voudroit
canoniser en France, bien qu’elles soient desia canonées
en Italie.

 

A LAVDES.

SES premieres heures ainsi finies, voicy vne
trouppe des Fauoris & des Partisans qui viennent
entendre ses Laudes, où il employe toutes
les figures de sa Retorique, pour faire esclatter à
merueille la Prudence de la Reine, le Courage
de Monsieur le Duc d’Orleans, & la fidelité de
Monsiéur le Prince de Condé, tous ses suppots,
sont autant d’Eschos qui repetent ce qu’il
vient de dire.

A PRIME.

POVR dire cet Office Nostre Ministre sort
de sa Chambre, d’où il va salüer le Roy, auec
vn visage de Seneque, & le souz-ris de Iudas, il
fait en mesme temps participer de ses bonnes graces
à Monsieur le Duc d’Anjou, & en suitte il discourt
des affaires de consequence auec la Reine.

A TIERCE.

NOSTRE Iule ne sçauroit bien dire cet
Office, Si Monsieur le Chancelier ne luy
sert de Clerc, si bien qu’il s’en va le salüer dans
son Cabinet. Ceste visite luy sert de De profundis,



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