Anonyme [1652], LE GIBET DE MAZARIN Dressé dans la Ville de Compiegne par le Commendement de Messieurs les Escheuins. AVEC LA LETTRE DE COMPLIMENT enuoyée audit Cardinal pour son esloignement de laditte Ville. , françaisRéférence RIM : M0_1497. Cote locale : B_12_32.
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vn eschaffaut dressé, & que cét eschaffaut m’auoit
fait demander, qui estoit le miserable auque
l’on preparoit le suplice, i’entendis vne
voix, qui dist c’est Mazarin qui vient dans vn
Carosse Trompette sonnante pour finir ses
iours icy, & ce qui m’a fait venir icy, Messieurs,
c’est vne autre voix qui a dit que vous
auiez fait la mesme chose, c’est pourquoy ie
suis venu voir.

 

Monsieur si vous estiez deux de compagnie,
vous ne vous en retourneriez pas comme
vous seriez venus, vous estreneriez vous-mesme
cét eschaffaut que nous luy preparons mais
comme vous estes seul, il faut que vous luy
portez nouuelle de la verité, & luy dire que
c’est chose veritable, & que vous l’auez veu,
& que les portes luy sont ouuerte, tout expres
pour le receuoir, & que s’il peut entrer
dans cette Ville il nous fera plaisir, afin que
nous ayons l’honneur, qu’il meure vn Sicilien
dans Compiegne & qui soit Cardinal, ce ne sera
pas comme il y a quelque temps qu’il y auoit
deux amis lesquels sortirent tous deux de
cette Ville sous ombre d’vne promenade, &
s’écarterent si bien que du depuis on n’a peu
sçauoir des nouuelles de l’autre ce qui a fait



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