Anonyme [1652], LE GIBET DE MAZARIN Dressé dans la Ville de Compiegne par le Commendement de Messieurs les Escheuins. AVEC LA LETTRE DE COMPLIMENT enuoyée audit Cardinal pour son esloignement de laditte Ville. , françaisRéférence RIM : M0_1497. Cote locale : B_12_32.
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vous feront reuiure, & qu’estant en la sepulture
que vous y seriez de retour plutost qu’en
quelque lieu du monde, & que seulement
i’apprehendois le lieu de vostre demeure. Le
hazard fut tel, entrant, sur les deux heures apres
midy, ie vis vne multitude de personnes,
qui couroient au son d’vne trompette pour se
rendre à la place publique, où ie tiray tout
aussi-tost, que ius fait eslection d’vn logis pour
sçauoir ce qui si passoit de nouueau, l’abord ne
me donnant que de la joye, par vne voix qui
dit, voicy le Cardinal Mazarin, que l’on ameine
dans vn Carosse Trompette sonnante pour
finir ses icy, est-il possible ce disent-ils, l’vn à
l’autre, Dieu soit loüé, la Paix est faitte, Messieurs
de Compiegne sont hors de peine, & ils
ont dressé vn Eschaffaut tout au milieu de la
place publique pour faire la mesme chose,
moy estant curieux i’ay pour suiuy plus auant
& ay esté iusques à Compiegne, ayant pris la
poste, les Habitans de laditte Ville crioient
au Mazarin, Messieurs se disoient-ils les vns les
autres, voicy vn de sa caballe, ie respondis excusez-moy,
ie ne suis pas tel comme vous dittes,
à Dieu ne plaise, ie fus contrains de leur
conter l’histoire, & ie leur dis que i’auois veu


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