Anonyme [1649], LE FRANÇOIS AFFECTIONNÉ à sa patrie. , françaisRéférence RIM : M0_1409. Cote locale : C_4_18.
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Que nous auons pour ce Vautrien.

 

 


Pardonnez à ma passion
Si i’en parle auec action,
Car estant bon François que sçauroisie mieux faire,
Que de parler pour mon pays,
Et de le consoler en vn si grand affaire
Où sont les peuples esbahys.

 

 


Depuis desia plus de dix mois
Que nous viuons dans ces abois
Sous l’apprehension d’vne pire fortune,
Tout le bien qu’on nous a promis
C’est que nostre disgrace estant toute commune
Nous mourrons trestous bons amis.

 

 


Aussi nostre esprit est si ioint
Que pas vn ne recule point
De faire son possible à d’estourner la guerre,
Ou bien s’il la faut soustenir
On n’en verroit pas vn qui ne courre grand erre
Pour tascher à se maintenir.

 

 


Mais las ! à quoy tant de fureur,
Qui nous oblige à cette erreur,
Que ne reiettons nous la terreur & les armes,
La Paix vaut mieux que le Dieu Mars,
Et l’oliue qui suit la rigueur des allarmes,
A de plus aimables regards.

 

 


Confiderez combien de maux,
Combien de penibles trauaux

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