Anonyme [1649], LE FILS DE L’IMPVDIQVE; ET LE PERFIDE VOLVPTVEVX. , françaisRéférence RIM : M0_1394. Cote locale : A_3_60.
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au contraire, il a changé la medecine en poison,
& par ses factions tres-dangereuses, a mis toutes choses dãs
vne combustion & desordre si grand, que pour y apporter
remede, cét Auguste Senat, dont il a tant de fois éprouué la
misericorde, est obligé d’y proceder dans les voyes de la
plus rigoureuse Iustice, & d’y apporter le fer & le feu, attẽdu
qu’aux maux extrêmes il y faut des remedes extrêmes.

 

La France iugera quel doit estre ce personnage, si elle
fait reflexion sur le lieu de sa naissance, estant certain que
pour faire voir qu’vn hõme est méchant iusques dans l’excez,
il suffit de dire qu’il est Sicilien : Et en effet, qui a iamais
rien veu d’égal, il a trahy son pere, son Roy, sa Patrie,
& tous ceux qui luy ont fait du bien : Et enfin chose horrible
il a trahy la France à qui il doit tout ce qu’il est ; mesme
il a eu le front de tromper la Royne sous vne apparence de
vertu. Mais Dieu qui regarde tousiours ce Royaume d’vn
œil fauorable, n’a pas souffert que cét impie ait reüssi dans
ses malheureux desseins, & permettra sans doute que ce
theatre sur lequel il a sacrifié tant de victimes innocentes à
ses brutales passions, sera le lieu où il fera vne fin pleine
d’ignominie pour corrépondre à sa naissance, ce qui seruira
d’vn exemple eternel à la Posterité. Il n’y a point de personnes
veritablement Chrestiennes qui ne luy doiuent souhaitter
vne fin de cette sorte, parce que c’est l’vnique moyé
d’attirer sur luy la misericorde de Dieu, qui l’attend encore
à resipiscence, moyẽnant pourtant qu’il restituë à la France
tant de millions qu’il luy a enleuez, sans quoy il ne peut
obtenir pardon.

FIN.



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