Anonyme [1652], LE COVRRIER DE LA PAIX, ENVOYÉ A SON ALTESSE ROYALLE. , françaisRéférence RIM : M0_823. Cote locale : B_16_20.
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souffrir cét esloignement ont fait tous leurs efforts,
pour persuader le Roy de venir s’assoir sur son
Trosne, ils ont vsé de tant de respect, & de submission
enuers sa Majesté, qu’enfin ils ont obtenu de
sa bonté qu’elle viendroit en sa bonne Ville de
Paris auec la Paix, pour nous apporter l’abondance
& la seureté.

 

La sagesse diuine se fait admirer dit l’escriture,
en ce que la mer dans ses plus grands troubles ne
passe iamais ses bornes, & qu’vn grain de s’able
sert de limites à tous ces boüillons. Nous pouuons
dire que le Calme dont nous allons joüir, est vn
effet de prouidence particulier de Dieu, sur ce
Royaume & principalement sur Paris, puis que
tous ces troubles qui nous menacoient, & que les
vagues de cette guerre venoient iusques à nos portes
ont esté dans vn instant dissipées comme arrestres
par vn grain de sable.

Ce puissant armement qui se trouue dans l’vn
& l’autre party, menaçoit le Royaume de son entiere
ruyne. Paris sembloit estre reduit à cét
estat deplorable, que des deux extremitez il t’en
faut choisir vne, où de receuoir dans peu de iours
dans l’enceinte de tes Murailles celuy qui te veut
reduire en cendres, ou bien aller combattre pour
le salut de ta vie, ceux qui se saisissent des passages
de tes Riuieres, & qui commencent d’arrester tes



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