Anonyme [1651], LE COVP D’ESTAT DE MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , françaisRéférence RIM : M0_803. Cote locale : B_7_10.
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guerre ciuile. Quand le Parlement a prononcé le
bannissement du Cardinal Mazarin, il pouuoit prononcer
en mesme temps & auec Iustice leur esloignement :
parce qu’il a eu raison de croire qu’ils estoient
en societé de crimes auec luy & complices de ses maluersations,
infectez du mesme venin, & imbus des
mesmes maximes & conseils : mais quand on leur feroit
cette grace de croire qu’ils n’ont point participé
à ses crimes, ayans ce malheur que d’auoir esté mis
de sa main auprés du Roy & de la Reine, & qu’ils
sont ses creatures, en ordonnant son esloignement,
on a eu sujet d’ordonner le leur conioinctement, &
de comprendre leurs noms auec celuy de ce Ministre :
neantmoins le Parlement dissimulant par sa bonté,
ne l’a pas fait, en lançant son foudre sur la teste de ce
fauory, il n’a pas voulu estendre sa main iusques à
eux dans la croyance qu’il a euë, que ce coup leur
donnant de l’estonnement & de la crainte tout ensemble,
ils en profiteroient, & qu’estans nés François
ils quitteroient l’attachement hõteux qu’ils auoient
auec cét Estranger, & se tiendroient en leur deuoir :
mais tant s’en faut qu’ils ayent changé leurs inclinations
& rompu cette malheureuse vnion, qu’aucontraire,
depuis la sortie de ce Ministre, entretenans
vne estroite correspondance aue luy, & agissans par
ses ordres ; ils n’ont rien espargné & rien obmis
pour faciliter son retour : ceste negociation les rend
aussi coulpables, que ceux qui ont intelligẽce auec les
ennemis declarez de l’Estat & veulent les faire entrer


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