Anonyme [1649], LE COMBAT FVRIEVX DE DEVX ITALIENS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_713. Cote locale : C_2_35.
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Qu’en parlant seulement de moy
L’Eminence n’a plus de Loy,
Mazarin trouble qui le nomme,
Et ie ne sçache plus vn homme
A qui ie puisse me fier,
Il n’est pas iusques au papier
Qu’on employe, afin de me nuire,
On ne peut empescher d’escrire
Par menaces ny autrement,
Et les Arrests du Parlement
N’ont pas assez de suffisance
Pour empescher la mesdisance,
Tant le François est animé
Contre moy qui l’ay tant plumé.
C’est ce qui broüille ma ceruelle,
Car ce n’est pas chose nouuelle
Que l’on ait veu les Fauoris
Estre deschirez & peris
Par la main de la populace,
Qui reconnoissant leur fallace,
Ne leur permet plus de regner,
Car vrayment que peut on gaigner
Contre vne populace esmeuë
Quand vne fois elle remuë ;
C’est vn torrent qui veut passer,
C’est vn vent qui peut tout casser,
C’est l’eau d’vne mer orage
Dans l’Ocean ou dans l’Egée,
C’est vn feu qui deuore tout,
Vn Lyon qui deschire tout,
Vn Loup, vn Tygre, vn Panthere
Qui n’espargne mesme son pere,
Qui met la main dessus son Roy,
Qui remplit de crainte & d’effroy
Le Ciel, l’air, & la terre & l’onde,
Qui bouleuerse tout le monde,

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