Anonyme [1649], LE COMBAT DES FVEILLANS. , françaisRéférence RIM : M1_65. Cote locale : C_2_34.
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Voulant aller au Benistier,
Le Prieur, fit lors le portier,
Les repoussa de bonne sorte
Et se tint ferme sur la porte
Disant n’entrez pas plus auant,
Car nous auons vn Reglement :
Mais Messire Iean sans response
Cria tout haut en fonce, enfonce,
Ie me moque du Reglement,
Par courtoisie ou autrement
nous entrerons dedans l’Eglise :
Huit ou dix par cette surprise
Forcent ces bons Religieux
Qui iusques là baissoient les yeux ;
Mais à ce coup ils les leuerent,
Et tout aussi-tost ils fermerent,
La porte qui est au dedans,
Leur criant sortez de ceans.
Messire Adrien vn grand Prestre,
Qui estoit vn peu sou, peut-estre,
(Car il sentoit bien fort le vin)
Fut donner dessus le groin
D’vn pauure frere qui sans doute
n’en auoit pas beu vne goutte
Depuis disner, car ie vis bien
Qu’en son ventre il n’y auoit rién,
Ou qu’il n’y auoit pas grand chose ;
Ainsi pour sa foiblesse il n’ose
Contre vn Prestre se reuanger,
Ou pour la crainte de pecher
Il eut crû faire vn sacrilege
De se battre sans priuilege,
Messire Oudart fort peu discret
En surprend vn autre au collet,
Iurant d’vne voix grosse & forte,
Si tu n’ouure viste la porte,

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