Anonyme [1652 [?]], LE CAMOVFLET DONNÉ A LA VILLE DE PARIS, pour la réveiller de sa LETHARGIE. , français, latinRéférence RIM : M0_620. Cote locale : B_14_10.
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scelerats, le desir de conseruer vn repaire de Demons,
ie veux dire le Capitole, fist faire autrefois
aux Romains des efforts incroyables pour immoler
à leurs diuinitez nos premiers Ancestres qui
s’estimoient desia les souuerains du premier Empire
du monde, & nous ne sacrifierons pas à nos
iustes ressentimens les prophanateurs de nos
Temples Sacrez, du plus Auguste de nos Sacremens
& de nos plus adorables mysteres.

 

Certes il faut aduoüer necessairement, pauure
Ville, que tu es engagée dans vn assoupissement
plus profond que ne fust iamais celuy d’Endimion
ou d’Epimenides, si ces malheurs ne te font
point ouurir les yeux pour discerner le vray du
faux, & l’obligation de ta fidelité iointe à celle
que la nature à grauée dans nos cœurs d’vne legitime
deffence, [illisible]
[illisible] : Sors donc de ce déplorable
estourdissement, & de ce somme malheureux
qui ne peust te conduire qu’à vne funeste ruine,
surge qui dormis & exurge à mortuis. Sors donc peuple
malheureux de cette fatale Lethargie qui differe
bien peu du sommeil de la mort, puis qu’elle
en est vne disposition prochaine. C’est-ce que
i’entreprends ; & il semble que tes ennemis mesmes
soient de complot auec moy, pour t’en faire
sortir ; le remede le plus commun & le plus efficace



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