Anonyme [1652 [?]], LE CAMOVFLET DONNÉ A LA VILLE DE PARIS, pour la réveiller de sa LETHARGIE. , français, latinRéférence RIM : M0_620. Cote locale : B_14_10.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

pouuoir legitime sans resister au souuerain des
Roys : mais ie ne puis ignorer que l’interest de
tout l’Estat, la conseruation de cette mesme authorité
blessée par la mauuaise conduite de ces
petits Tyranneaux qui tranchent de Souuerains
dans le Conseil, exigent de nous nos vies & nos
biens pour la destruction de ces monstres, & la reparation
d’vn pouuoir legitime, qui depuis vingt
années commence à degenerer en vne Tyrannie
insupportable.

 

Que l’on ne nous accuse donc point de rebellion
lors que nous tascherons de nous deffendre,
puisque loin de blesser la Royauté, nous nous
ioignons à ceux qui ont le plus d’interest à sa
conseruation. Les Princes sont ceux qui doiuent
veiller pour maintenir le throsne, & pour pertuer
vne authorité ou leur sang doit estre esleué
quelque iour ; & neantmoins l’on les traite
aujourd’huy de rebelles, pendant que des
Monstres de fortune esleuez par le pillage & les
concussions manifestes passent pour les fidels sujets
de la Royauté, & les fermes appuis de la Couronne.
Ceux qui ont estendu nos frontieres, qui
ont prodigué leur sang & leur vie pour la conseruation
de l’Estat, qui ont ionché tant de fois les
campagnes des armées de nos ennemis, & qui ont
adiousté les Prouinces entieres à sa grandeur sont



page précédent(e)

page suivant(e)