Anonyme [1652], LE BOVQVET DE PAILLE, DEDIÉ A MADEMOISELLE. , françaisRéférence RIM : M1_56. Cote locale : B_8_5.
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Qu’il cherche meshuy son passage
Pour fuïr ce present naufrage,
Qu’vne fille, fille du Ciel,
Nous cause de bien & de miel.
On peut dire Mademoiselle
Par la Prouidence eternelle,
Nous comblant de mille bonheurs
Vient essuyer nos yeux de pleurs,
Et me rauissant en extaze
De sa vertu de ferme baze,
Me fait dire que des Bourbons,
On ne void que braues & bons,
Que le Duc d’Orleans son pere
Pour sortir Paris de misere,
Monstre sa prudence & son cœur
Qui par tout le rendront vainqueur
Il a tesmoigné sa vaillance
En Flandres, aussi bien qu’en France,
Pardon, i’aduouë par effet
Que mon burlesque imparfait,
N’est pas digne de ton merite :
Mais qui pourroit, ie l’en dépite,
Loüer dignement ta vertu,
Quand il seroit plus reuestu
D’eloquence que Demosthene,
Iadis grand Orateur d’Athene,
Que Nestor & que Ciceron,
Que Iules Cesar, que Platon :
Il faudroit confesser encore
Que tour ce que le monde honore
N’est rien au prix de ta vertu,
Depuis que par vn seul festu
Tu as plus fait que n’ont pû faire
Des Heros, donc il se faut taire.

 

FIN



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