Anonyme [1649], LE BON BOVRGEOIS DE LA PARROISSE DES SAINCTS INNOCENS, A MESSIEVRS DE & cætera. , françaisRéférence RIM : M0_584. Cote locale : B_17_7.
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vous asseure, que les Parisiens auoient plus de fluttes &
de tambours pour danser la Pauane & la Sarabande,
que de jambons & de ceruelats pour leur exciter l’appetit.

 

On ne mãquoit point de beaux pretextes pour nous
mener par le nez comme des buffles, le bien public, les
desordres du Royaume, tant en la Iustice qu’aux Finances,
la faueur des vns à la Cour & le mescontentement
des autres furent les ingrediens du boüillõ qu’on
nous fit aualler, pour au bout de la carriere mourir de
malle-rage de faim.

Tréve au Nom de Dieu, Messieurs, Tréve de telles
drogues lesquelles sont vrayement agreables à l’odorat,
mais tres-ameres au goust ; Pas vn de vous, pour
versé qu’il soit és Langues n’en pouuant plus proprement
reprimer l’energie que par ce beau mot que les
Grecs appellent galimathias.

Car quand bien il y auroit autant à r’habiller au gouuernement
de l’Estat qu’au pucelage d’vne ieune fillette
qu’vn verd galand auroit surpris en dormant, si
en faudroit-il attendre la reformatiõ sans petiller d’impatience,
ne plus ne moins que quand vous voyez, Messieurs,
vos enfans morueux vous excusez ieunesse, & ne
leur arrachez pas le nez pour cela.

Pour moy, si i’estois aussi bien Licentié és Loix que
ie suis simple & cætera, & que par la bonne opinion
de ma suffisance ie m’ingerasse de dire ma ratelée des
affaires du Royaume ; Ie serois bien d’aduis, pour tout
reformer à la nouuelle mode, que les Chartreux iugeassent
les procez en dernier ressort, que les Sergents
du Chastelet passassent les Docteurs en Theologie ;



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