Anonyme [1649], LA VICTOIRE DE PALLAS, ET LE TRIOMPHE DES MVSES. , françaisRéférence RIM : M0_4024. Cote locale : C_10_47.
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pouuoir au peuple par vne bouche estrangere,
& qui voulut donner à connoistre à ceux
qu’il gouuernoit, qu’il n’estoit pas moins
prudent que genereux, ny moins capable de
vaincre des cœurs par la force de ses raisons,
que par la justice de ses armes. Les Grecs qui
ont regné si long-temps, n’ont esté victorieux
de leurs voisins qu’à cause de la sagesse
qui pour lors estoit estimée parmy eux, &
par les lumieres esclatantes de la profonde
doctrine que possedoient les administrateurs
de la Republique : Aussi les Poëtes feignent
que Pallas est née du cerueau de Iupiter,
& qu’elle est la Deesse des victoires & des
conquestes, d’autãt que c’est par son moyen
seul que les Princes ont estendu les bornes &
les limites de leurs Empires, & qu’ils ont
poussé leurs armes triomphantes iusques
aux derniers confins du monde. Pausanias
escrit que de son temps les Grecs dédioient
la pluspart de leurs temples à ces deux diuinitez,
à sçauoir la Sagesse & la Victoire, &
croyoient qu’elles estoient inséparables, puis
qu’elles ne pouuoient rien l’vne sans l’autre,
& que leur Empire ne pouuoit subsister dans
la diuision de l’authorité. Herodote tres-celebre


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