Anonyme [1649], LA VICTOIRE DE PALLAS, ET LE TRIOMPHE DES MVSES. , françaisRéférence RIM : M0_4024. Cote locale : C_10_47.
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à la science, & bien que l’experience serue de
beaucoup à leur auancement, elles sont tousjours
en danger de manquer sans la connoissance
de la Theorie, & les lumieres de la doctrine.
La science donc donne la Loy à tout le
monde, & sans elle le Sceptre des Monarques
n’est point asseuré : Les Cieux n’ont plus d’ornement,
les hommes plus de credit, les estres
plus de beauté. Vous me direz que nonobstant
tous les Liures, nous ne laissons pas d’auoir
beaucoup d’ignorance ; Parce qu’au dire de
Thales, Heraclite, & autres anciens Philosophes,
il nous est impossible d’auoir vne parfaite
connoissance des choses mortelles : d’autant
que leur estre n’a rien d’arresté & que leur nature
est si coulante, que quand nous voulons
exprimer ce qu’elles sont, elles ne sont desia
plus ce qu’elles estoient au premier instant de
nos pensées. A cela ie vous responds que toutes
les choses du monde ne sont pas de cette
nature, & qu’en tout cas, les Liures nous en apprennent
ce qui s’en peut connoistre, & ce
que nous en pouuons conceuoir. C’est par ce
motif que les anciens ont mis au rang & au
nombre des Dieux tous ceux qui ont excellé
en quelque science particuliere : Et certes, ils


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