Anonyme [1652], LA VERITÉ, PARLANTE AVEC liberté, sur l’Estat present. I. Sur la corruption de tous les Ordres & Loix du Royaume, dans le Ministere du Cardinal Mazarin. II. Sur les mal-heurs que la France à soufferts par sa tyrannie. III. Sur les moyens de preuenir à l’aduenir le Gouuernement des Estrangers. IV. Et pour pourueoir à la Regence durant la Minorité & le bas-aage de nos Rois. , françaisRéférence RIM : M0_3997. Cote locale : B_17_27.
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Histoires nous ne trouuons point que cette
question ait esté faite ; Au contraire, nous trouuons
que Philippes de Valois eust pour aisné
le Roy Iean qui luy succeda sans controuerse,
il eust trois autres fils, dont deux moururent
auant luy : le tiers Philippes fut Duc d’Orleans,
il eust aussi deux filles, mais selon la Loy du
Royaume, elles n’eurent aucune part : De verité
cette question a esté traittée pour des Royaumes
estrangers, mais elle ne peut estre faite pour
le Royaume de France : Veu que la naissance
donne à tous cette capacité, quoy qu’ils ne l’obtiennent
qu’à leur tour, & successiuement l’vn
apres l’autre.

 

Le Roy de France est l’Oinct du Seigneur,
Empereur & Monarque, qui ne recognoist pour
Superieur homme viuant, Roy Tres-Chrestien,
pere de ses sujets, fils aisné de l’Eglise, toutes ces
qualitez sont incompatibles à la femme : la femme
ne peut auoir aucune de ces dignitez : la Loy
fait moins de mal priuant la fille de la succession
de son pere, que priuant vn Royaume d’vn Roy.
Voudroit-on que pour conseruer vne fille en la
succession de son pere, on priuast vn peuple
de son Roy : Les Rois de France estans Souuerains,
Monarques, Empereurs en leur Estat,
ont peu faire la Loy fondamentale du Royaume,
par laquelle les filles sont excluses ; eux-mesmes



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