Anonyme [1649 [?]], LA VERITÉ SANS MASQVE DE LA MISERE PERSECVTEE, OV LA PLAINTE DES PAVVRES A LA REINE, CONTRE LE CARDINAL Mazarin. In puteo veritas. Neque vrgeat super me puteus os suum, Ps. 68. , français, latinRéférence RIM : M0_4004. Cote locale : C_10_43.
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LA VERITÉ
SANS MASQVE
DE LA MISERE PERSECVTEE,
OV LA PLAINTE
DES PAVVRES
A LA REINE,
CONTRE LE CARDINAL
Mazarin.

In puteo veritas.

Neque vrgeat super me puteus os suum, Ps. 68.

MADAME,

C’est la misere persecutée, qui dans son dernier desespoir
implore vostre clemence, pour trouuer quelque alegemẽt
au mal qui la rend indiscrette, & que le temps ne peut guerir :
mais bien alterer ; La pieté qui fait son ordinaire retraite
dans les cœurs, qui ne sont pas tout à fait de roche, doit seruir
de regle & de frain à la fougue de nos passions dans les affaires
qui nous sont les plus sensibles, c’est la vertu naturelle des
hommes, & qui se trouue inseparablement attachée à la puissance
des Grands : Vostre Majesté, Madame, la possede auec
tant d’auantage, elle en produit des effets si admirables, qu’il
faudroit estre meschant iusques à la rage pour n’esperer dé
vostre bonté le remede de nos maux.

Les Druydes qui sacrifioient les hommes tout vifs à la superstition,
qui faisoient leurs subjets esclaues malheureux de



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