Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 33 --

Le Coadjuteur veut bien que le Mazarin soit
esloigné, mais il seroit bien marry que le Prince
de Condé l’eust destruict par la force, voila pourquoy
il l’a tousiours affoibly en s’efforçant d’affoiblir
le concours du Duc d’Orleans. Mais pourquoy
cela, me dira quelqu’vn ? C’est que si le party Mazarin
venoit à succomber par vn extréme & visible
foiblesse, le Prince auroit assez de force pour frustrer
le Coadjuteur de l’esperance qu’il a dans le
Ministere, & pour empescher la Reyne mesme de
l’y esleuer : Au lieu que si le Mazarin ne succombe,
que lors mesme qu’il sera en estat de pouuoir
encor resister, il laissera la Reyne en estat de pouuoir
faire choisir au Roy celuy qu’elle voudra, &
le Prince n’aura pas assez de pouuoir pour l’empescher,
& la Reyne sera bien ayse de porter son choix
sur le Coadjuteur, tant en recognoissance de la
complaisance qu’il luy a tesmoigné pour le restablissement
du Mazarin, que parce qu’elle le iugera
capable de seconder aueuglement toutes ses intentions
pour la vanger hautement du Prince de
Condé.

Il resulte de lâ que le Coadjuteur ayme le Mazarin
pour le perdre plus heureusement, qu’il ne
le soustient qu’afin de luy pouuoir succeder lors qu’il
tombera ; qu’il ne choque le Prince de Condé par
la faueur qu’il a chez le Duc d’Orleans que pour
empescher qu’en triomphant hautement, il ne l’empesche
luy mesme de s’esleuer au Ministere d’Estat.

LE PARLEMENT DE PONTOISE.

Il me semble que le Parlement de Pontoise n’a
esté estably que pour nous donner vn subiet de rire



page précédent(e)

page suivant(e)