Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 29 --

Il ne faut donc pas s’estonner, fi le Coadiuteur a laissé,
le Prince de Condé, pour s’attacher au Duc d’Orleans
Le Prince ne peut seruir que d’obstacle, à ce qu’il
pretend ; le Duc d’Orleans le peut fauoriser : Voyla
pourquoy le Prince peze sur les bras au Coadjuteur ;
qui fait tout ce qu’il peut pour s’en défaire, & pour le diuiser
d’auec le Duc d’Orleans.

Le Coadjuteur ne hait pas Monsieur le Prince de
Condé, mais il ayme la Souueraineté : Et comme il voit
qu’il n’y peut arriuer par confidence, à moins qu’il ne destruise
le Prince, il n’obmet que ce qu’il ne sçait pas, pour
s’en défaire.

Toutes ces reflections, qui ne sont pas moins infaillibles
que les veritez de l’Euangile, font conclure à certains
politiques, que si le Prince estoit reduit au choix, ou
à la necessité de supporter l’vn des deux Cardinaux dans
le Ministere, ou Mazarin, ou Gondy, il suporteroit le
Mazarin. Ie n’en doute pas ; tous les Sages sont dans ce
mesme sentiment : Le Mazarin a desia tant pillé, qu’il
n’est plus à craindre pour ses pilleries, parce qu’il s’est
remply : Le Coadjuteur, outre qu’il est gueux, s’est encor
tellement endebté, qu’il est à craindre que le peuple
payeroit ses debtes : Le Mazarin n’a point de parens dont
l’eleuation par sa faueur puisse faire ombre â nos Grands,
& diuiser par mesme raison cét Estat : Le Coadjuteur
en a en si grand nombre, qu’il seroit obligé par ses raisons
politiques, de renuerser tous les autres pour esleuer
les siens.

Voyla les raisons generales. Pour les particulieres :
Mazarin n’est ny cruel, ny sanguinaire, ny violent, tout
ce qu’on peut dire de luy, c’est que c’est vn fourbe, vn



page précédent(e)

page suivant(e)