Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 11 --

esprit : Son mal est qu’il se deffie trop de luy mesme ;
s’il sçauoit congnoistre qu’il a plus d’esprit que tous
ceux qui l’approchent il seroit sans pareil ; Cette
ignorance qu’il a de ce qu’il vaut nous fait beaucoup
languir, parce qu’elle le rend susceptible de toutes
sorte d’impressions.

 

Le Mazarin s’en preualut pour l’emprisonnement
des Princes ; & c’est lors que si le Duc d’Orleans
se fust crû il eut regardé tous les deffis qu’on
luy donnoit du Prince de Condé comme des illusions
nous ne sommes pas en vn temps où la vertu
corrige le naturel. Tels que nous sommes, tels
nous mourons : quand la vertu nous est aggreable
nous la suiuons, dés qu’elle nous desplaist nous la
condamnons.

Mais que faut-il dire sur la langueur que nous
auons veu dans les affaires, Est-ce le Duc d’Orleans
qui l’a causee ? Ie veux taire ce que i’en iuge,
pour ne dire que ce qu’on en dit.

Il est bien constant que le Duc d’Orleans a escouté
toute sorte de personnes ; Le Coadjuteur, la
Chevreuse, Chasteau neuf & le reste des Mazarins,
n’ont iamais esté rebutez : Il est bien probable
que les conseils de ces Messieurs n’ont iamais
visé à terminer les affaires, parce que leurs interests
dit on ne s’y retrouuoient point.

On dit que le Coadjuteur a tousiours fomenté
dans l’esprit du Duc d Orleans vn certain deffi de
la puissance du Prince de Condé : si cela n’est pas
vray, cela n’est pas trop mal fondé. Le Coadjuteur
hayt le Prince de Condé, cette haine ne peut subsister
que par le soupçon qu’il entretient dans l esprit



page précédent(e)

page suivant(e)