Anonyme [1652], LA VERITÉ PRONONÇANT SES ORACLES sans flatterie. I. Sur la Reyne: II. Sur le Roy. III. Sur le Duc d’Orleans: IV. Sur le P. de Condé. V. Sur le Parlement: VI. Sur le Duc de Beaufort. VII. Sur le Coadjuteur: VIII. Sur le Parlement de Pontoise. IX. Sur Paris: Et sur l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_3998. Cote locale : B_17_18.
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possedent encor sont tous ou violents, ou fourbes,
ou sanguinaires, ou cruels, ou vindicatifs ? Peut-il
donc auoit receu des impressions qui ne soient de
mesme nature.

 

Cette humeur naturellement bien faite, mais
neantmoins, desbauchée par l’artifice, ne sçauroit
estre corrigée que par vne Espouse. La Reyne consentira
t’elle au mariage ? Si la Politique n’est point
menteuse, elle le differera tant qu’elle pourra,
parce que la continuation de son pouuoir est incompatible
auec le mariage du Roy.

Il y faudra neantmoins consentir, parce que les
necessitez de l’Estat le requerront : On parle de
Madmoiselle, ie croy bien que cela se feroit si la
Iustice estoit escoutée : Mais cette Princesse est trop
genereuse & trop clair voyante, il faut vn naturel
moins ingenieux ou plus lasche pour meriter que
la Reyne ne s’y oppose point ; ou pour le moins il
faut que la Reyne soit sans pouuoir. La vertu est
auiourd huy desaduantageuse pour les affaires
d’Estat, parce que les meschans gouuernent : pour
meriter d’estre esleué il faut faire voir qu’on ne le
merite point : Neantmoins si l’Estat m’en croit il
creuera plustost que de permettre l’entrée du lict
Royal à d’autre qu’à la fille de deux branches Royalles
d’Orleans & de Montpensier.

LE DVC D’ORLEANS.

Le Duc d’Orleans n a iamais fait paroistre qu’vn
bon naturel : Ceux qui l’ont veu raisonner, disent
qu’il est fort profond dans la Politique : tout le
monde confesse qu’il a les bras plus foibles que son



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