Anonyme [1651], LA VERITÉ DESCOVVERTE, DES PERNICIEVSES INTENTIONS que le Cardinal Mazarin auoit contre l’Estat : contre Messieurs les Princes : contre les Chefs des Frondeurs, & finalement contre S. Altesse Royale, pour se rendre maistre absolu de toutes les affaires de France. Auec vne parfaite declaration des funestes desseins qu’il à de se remettre pour se venger & pour reussir en ses premieres volontez, ou pour tout perdre en cas qu’il ne puisse pas arriuer en ses entreprises. , françaisRéférence RIM : M0_3988. Cote locale : C_11_34.
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qu’on leur assignoit, où l’on deuoit enuoyer
apres cela pour se saisir de leur personne, n’osant
pas entreprendre de le faire dans Paris,
veu que tous les peuples s’estoient declarez
pour eux, contre cet ennemy iuré de ces peres
& de la partie. Ce qu’il fit : mais ces genereux
protecteurs de la cause publique, iugeant bien
que leur perte & leur exil n’estoiẽt qu’vne mesme
chose ; refusent dobeyr à ces ordres supposez,
& à des cõmãdemens d’vne nature si pernicieuse.
Et bien leur en prit : car s’ils l’eussent
fait, ils estoient asseurez de finir leurs iours assez
tragiquement, & de mourir d’vne mort aussi
honteuse à leur posterité, que veritablement
funeste à tous les peuples de France. Le traistre
suiuant l’impetuosité de son insigne passion,
b/> ne porte pas seulement ses funestes intentions
contre les personnes priuees : mais il
s’attache encore de plus à celles que nous deuons
auoir en grande veneration, & que nous
deuons tenir pour Sacrees. Si nous considerons
l’homme en sa dignité, selon qu’Aristote
le dit en ses Politiques, nous trouuerons que
c’est la plus admirable & la plus excellente de
toutes les creatures corporelles : mais si nous
considerons dans ses trahisons & dans ses perfidies,
nous trouuerons que c’est la plus monstreuse
& la plus abominable de toutes les substance


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