Anonyme [1649], LA VERITE PARLANT A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_3996. Cote locale : C_10_42.
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seulement ils pouuoient esperer du remede.
Qui seroit l’esprit si lasche & mal auisé, qui se
voyant poursuiuy des afflictions se tiendroit
sans dire mot parmy ses malheurs, & comme
mesprisant le Ciel, ne luy voudroit pas adresser
ses vœux puis qu’il n’appartient qu’à luy
seul de le secourir ? Celuy l’à veritablement seroit
pris pour vn meschant & pour vn Athée.
Il estoit donc à propos que les peuples de toute
la France se vinssentietter à vos pieds, comme
cet enfant Prodigue qui nous est representé
dedans l’escriture, qui se lassant de manger
auec le Pourceaux, n’eut point de honte,
apres auoir grandement offencé son pere,
de se venir ietter dans ses bras, & de demeurer
en sa maison, ne se rendant plus desobeissant
à sa voix. Helas ! Madame, quand ie pense
à ce que i’ay veu de mes yeux ie ne sçaurois
m’empescher d’en tirer des pleurs, ny de souspirer
deuant vous, à quoy ie suis plus aisement
portée, que ie vous apperçois auoir du
ressentiment de ce que ie dis : Non, non ce n’est
pas là tout, il est impossible que vous ayez
connoissance de toutes les choses qui se sont
commises pendant les desordres, & iamais
vous ne les sçaurez entierement, car comme


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