Anonyme [1652], LA VERITABLE RESPONCE AV PRETENDV MANIFESTE DE MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_3953. Cote locale : B_6_10.
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aux conditions que demande Monsieur le Prince, &
sous la seule caution de sa parole & de ses associez.

 

6. Il appelle l’armée du Roy conduite par le Mareschal
de Turenne, l’armée ennemie, ouy bien pour luy,
mais non pas pour Paris ; il adiouste qu’elle estoit aux
extremités dernieres de la faim, & dans l’impossibilité
de sa retraite sans perir ; l’vn & l’autre a paru n’estre pas
veritable puis que les viures y ont tousiours esté en abondãce
& que sa sortie luy à tousiours esté facile, mais
quant cette armée auroit esté au neant la consequence
qu’il en tire de la necessité de la Cour n’est pas iuste,
puis que le Roy a toutes ses Prouinces entieres qui luy
tendent les bras, & luy offrent leurs forces, leurs biens,
& leurs vies. Vn Roy puissant contre l’Espagne & l’Alemagne
tant de fois vaincuës ces dernieres années ; à
bien d’autres armées s’il les vouloit employer.

7. Il attribuë à sa maladie pretenduë l’absence & la
fuitte de la Paix : mais tout Paris a bien sceu que le mal
n’auoit pas esté grand, & que cettoit plustost vn effect
de desespoir & de crainte.

8. Que la Cour ne luy sçauroit reprocher aucune
violence, Paris en a de bons tesmoignages dans son
sein, & dans le debris de ses villages.

9. Il dit qu’îl falloit que les peuples fussent entierement
conuaincus de ses desseins, & il peut s’asseurez
qu’ils sont plainement conuaincus, qu’il n’a aucune
soumission aux volontés du Roy, & que se ranger de
son party, ce’st se reuolter contre son Souuerain, & se
mettre dans la di grace de Dieu & des hommes.

10. Il fait trois ou quatre fois des Declarations toutes
ouuertes de la guerre, il les accompagne de ses belles
promesses aux Parisiens qui l’en remercient de tres
bon cœur aussi bien que de son retour qui, leur promet
en suitte, sa presence leur ayant esté tres chere, & les
ayant engages sans y penser à vne infame & honteuse
reuolte contre leur Roy, sans aucun suiet ny apparance.

11. Il dit qu’il a vescu cinq mois à Paris auec grande
vnion, mais il faut adiouster auec ceux de sa cabale :
car pour les veritables Bourgeois & seruiteurs du Roy,



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